Cet article est essentiellement une mise à jour d’un travail préalable de Marie Antoinette Renaud, Comment photographier une fleur, paru dans le numéro 100 la revue Iris & Bulbeuses, éditée par la Société Française des Iris & Plantes Bulbeuses — vers 1990, bien avant le numérique. Nous allons parler de fleurs, mais pour l’essentiel, cela s’appliquerait aussi bien à la photographie des insectes et de tout autres petits sujets.
Il n'est pas plus difficile de photographier une fleur que n'importe quoi d’autre. Il faut néammoins pourvoir s’approcher de suffisamment près, et pour cela, disposer du matériel adéquat. Ensuite, comme pour n’importe quelle photo, la réussite dépend de trois facteurs, la lumière, le cadrage et la profondeur de champ… et d’une pose correcte, bien évidemment.
Il ne faut pas chercher de définition précise de la macrophotographie, par exemple un grandissement limite à travers lequel on passerait de la photo ordinaire à la macrophoto (certains voudraient même d'une catégorie intermédiaire de «proxiphotographie» entre la photo ordinaire et la «vraie» macrophoto). Simplement, pour des raisons de compromis entre les multiples aberrations optiques qui les guettent et les impératifs de construction mécaniques, les objectifs standard ne peuvent plus faire la mise au point si on s’approche trop du sujet. Le terme macrophoto couvre toutes les techniques permettant de photographier de plus près.
Du temps de l’argentique, on spécifiait que tel ou tel objectif permettait d’aller jusqu’à un certain grandissement, par exemple 1:2 ou 1:1 (attention, on parle souvent de «grossissement» mais ce dernier terme devrait être réservé aux jumelles et autres qui augmentent l’angle apparent sous lequel on voit les choses). Le grandissement stricto sensu est le rapport de taille entre l’image sur le capteur et le sujet (1:2 si l’image est 2 fois plus petite que le sujet), mais cette notion est elle-même ambiguë dans la pratique. En effet, ce qui compte est l’image finale tirée sur papier ou affichée sur un écran. Lorsque le 24x36 était un standard universel, on savait qu’un objet de 36 mm pris au rapport 1:1 allait remplir toute l’image, mais ce n’est plus le cas vec les appareils numériques dont les capteurs ont des tailles très variées (de 36 à 5 mm pour la longueur). Aussi, de même qu’on parle de focales équivalentes, on parle aussi parfois de grandissements équivalents pour se raccrocher aux habitudes prises du temps du 24x36 argentique, un rapport équivalent de 1:1 signifiant qu’un sujet de 36mm sera pris en plein format.
C’est celle qu'on utilise le plus fréquemment
Il était déconseillé d’utiliser les films argentiques en début de journée ou en fin d’après-midi pour éviter que les couleurs ne basculent vers le jaune-orangé, mais cette restriction n’existe plus pour les appareils numériques. Ceux-ci sont capables de restituer des couleurs bien plus fidèles… à condition qu’on ait pris soin de bien régler la balance des blancs en fonction de l’éclairage du moment.
Les réflecteurs sont des toiles ou des cartons blancs qui servent à renvoyer la lumière principale vers les parties sombres du sujet, afin d’améliorer l’équilibre avec les parties claires. Ils sont parfois métallisés afin d’augmenter leur efficacité, mais il faut alors qu’ils soient suffisamment dépolis afin de ne pas se comporter comme de simples miroirs. En effet, on les emploie quand l’éclairage principal est très brutal et un simple miroir renverrait une lumière tout aussi brutale ; le dépoli adoucit la lumière réfléchie (en créant des ombres diffuses). Le diffuseur est une plaque translucide qu’on place entre un soleil trop brutal et le sujet afin d’adoucir la lumière incidente. Bien entendu, ces objets doivent être dûment placés et orientés pendant qu’on regarde dans l’appareil, et c’est un vrai problème en soi, qu’on peut résoudre avec des petits supports auxiliaires pour tenir tout ça, ou les mains d’un assistant — ou d’un camarade de club.
La figure suivante montre l'effet de ces dispositifs, à partir de cinq vues de la même fleur schizostylis avec les cinq modes d'éclairage décrits sur la droite.
Passez la souris par dessus ces descriptions pour faire apparaître les images correspondantes ; si vous cliquez, l'image du moment devient l'image affichée par défaut. De cette façon, vous pouvez comparer directement n'importe quelle image à n'importe quelle autre parmi les cinq.
1 - Soleil direct
2 - Soleil et diffuseur
3 - Soleil, diffuseur, plus un réflecteur éclairant le bas
4 - Soleil et le même réflecteur (sans diffuseur)
5 - Ciel gris bouché
(à un autre moment, bien sûr)
On notera la dureté des ombres portées en lumière directe — le modelé en devient difficile à apprécier. Cette dureté n'est absolument pas atténuée par l'usage d'un réflecteur, celui-ci se contentant d'éclairer les parties les plus sombres. Par contre, comme on s'y attendait, le diffuseur donne une image très douce. L'addition du réflecteur peut ensuite beaucoup modifier la lumière, mais doit être manié avec précaution pour rester naturel (l'image ci-dessus est un peu limite).
Le ciel gris de la dernière image correspond à un gigantesque diffuseur. On obtient une image très douce et un peu irréelle car on ne voit plus du tout d'où vient la lumière, sinon, très vaguement, du haut. Il faut évidemment veiller à prendre une balance des blancs pour ciel nuageux afin d'éviter un glissement des couleurs vers le bleu.
On utilise parfois des flash pour les photos de détail d'une fleur. L’usage naïf du flash interne de l’appareil est déconseillé pour deux raisons : sa lumière vient de trop près de l’axe de l’appareil et elle est trop crue. Tout comme avec le soleil dans le dos, le volume est écrasé par l’éclairage trop frontal et les quelques ombres qui subsistent (à cause du petit décalage avec l’axe de l’appareil) sont trop violentes. Un flash auxilaire déporté résoud le premier problème mais pas la violence des ombres. Il faut absolument adoucir la lumière en utilisant un diffuseur ou en dirigeant le flash sur un réflecteur. Il existe des flash annulaires qui créent une lumière très douce, mais trop frontale et peu propice à restituer un bon modelé.
Avant de quitter ce chapitre consacré à la lumière, il est indispensable d'évoquer le filtre de polarisation. Il s'agit d'un filtre qu'on visse à l'avant de l'objectif de l'appareil.
Les rayons lumineux se propagent en ligne droite mais ils vibrent également dans toutes les directions perpendiculaires à leur ligne de propagation. Quand la lumière arrive sur un objet et qu’elle est rediffusée dans toutes les directions, elle continue à vibrer dans toutes les directions. Mais quand elle subit une réflexion vitreuse (c.à.d. en partie comme sur un miroir) et quand l’objet n’est pas métallique, les vibrations se font selon une direction particulière. Or, un filtre polarisant ne laisse passer les vibrations dans un seul plan ; si ce plan est perpendiculaire à notre « direction particulière », cette lumière est arrêtée .
Les réflexions vitreuses sont souvent gênantes. Ce sont elles qui créent les reflets sur l’eau ou sur une vitrine qui empêchent de bien voir dans l’eau ou dans la vitrine. Ce sont elles aussi qui créent les points brillants sur les fleurs ou les feuillages observés à contrejour. Pour éliminer ce phénomène ou tout au moins l'atténuer, on peut essayer un filtre polarisant ; vous verrez très bien ce qui se passe dans le viseur en faisant tourner le filtre sur lui-même. Ça ne marchera pas à tous les coups (notamment si la réflexion est trop rasante), mais on peut essayer. L’inconvénient de ce type de filtre est qu’il fait perdre de 1 à 2 diaphragmes.
Une bonne image est souvent liée à la règle de composition dite des tiers.
La règle des tiers consiste à imaginer des lignes coupant
l'image que vous voyez dans le viseur en trois parties égales
horizontalement et verticalement. Les 4 points d'intersection de ces
lignes imaginaires sont appelés les points forts.
L'équilibre des volumes doit se faire autour de ces lignes et de ces
points. Une « bonne » photo est une image où on captive
l’attention en guidant les mouvements de l’œil et en le
maintenant à l’intérieur de l’image, et pour
cela, occuper intelligemment les points forts est une bonne
stratégie.
Par exemple, dans le cas d'une fleur isolée dans un paysage, avec un cadrage horizontal, on mettra la fleur en juxtaposition avec la ligne verticale imaginaire de droite. Si nous la mettions à gauche, que se passerait-il lorsque nous regarderions l'image ? En Occident nous lisons de gauche à droite. Nous rentrerions dans l'image par la gauche, le sujet serait là tout de suite mais on ne va pas y rester éternellement. On va donc continuer tôt ou tard vers la droite, et, si on ne trouve rien, on sortira de l'image. Au contraire, si la fleur est à droite, on balaierait la gauche assez vite vers la droite, on trouverait le sujet, puis, comme on est très près du bord droit et qu’il n’y a plus rien de spécial, on reviendrait sur la gauche voir si on n’a rien oublié et le mouvement naturel de l’œil nous ramènerait sur la fleur, etc…
Cette règle n'est pas valable dans tous les cas. Vous pouvez très bien faire une photo de fleur qui couvrira la totalité de l'image. Par contre, si vous souhaitez photographier un détail de la fleur, c'est-à-dire en photographie très rapprochée nécessitant un objectif macrophotographique ou des bagues allonge, nous retrouvons la règle des tiers en positionnant, par exemple, un élément important du détail sur un des points forts.
Dans la mesure du possible, le fond devra être neutre. Si vous photographiez une fleur en gros plan, détachez-la du fond. Une fleur sombre sera photographiée sur un fond clair et inversement.
Utilisez éventuellement un fond artificiel.
Déplacez vos fleurs en pot pour les placer sur un fond neutre. Attention, si vous travaillez sur des fleurs sauvages, il est parfois tentant de couper pour les photographier ailleurs plus confortablement, mais sachez qu’il y a des espèces protégées que vous devez respecter.
Faites un peu de ménage autour des fleurs en pleine terre, c.à.d. coupez les brins d’herbe gênants.
Tournez, dans la mesure du possible, autour de votre sujet.
Mettez-vous à la hauteur des fleurs que vous allez photographier. Avec un réflex, cela impliquera souvent de travailler à plat ventre ou d’utiliser un viseur angulaire. Les appareils compacts ou les bridges avec un moniteur orientable sont plus confortables d’emploi… si la lumière ambiante laisse voir quelque chose sur l’écran.
Il y a conflit entre certains des conseils précédents et l’éthique d’une photo documentaire où on aurait le souci de ne pas toucher au contexte et surtout à rien qui pourrait compromettre de bien identifier le sujet. Il y a même un mouvement de photographie «wild nature» qui interdit spécifiquement toute intervention du photographe.
Le plus souvent, on se rangera dans une catégorie ou l’autre. On peut aussi ménager les deux éthiques, esthétique et documentaire, mais c’est beaucoup plus difficile!
C'est tout simplement l’étendue de la zone de netteté sur l'image. Alors qu’on rechercherait une profondeur de champ élevée dans un paysage afin d’avoir une image précise de tous ses plans, on va s'efforcer ici de la réduire pour que le sujet principal soit net et le fond flou afin qu’ils se détachent bien l’un de l’autre. Ceci nécessite de contrôler cette zone de netteté.
Nous donnons ailleurs des explications plus développées sur la profondeur de champ (qu'on se rassure, sans calcul aucun). Nous nous contenterons ici d'en rappeler l'essentiel. En deux mots, la profondeur de champ ne dépend que de l'ouverture du diaphragme et du rapport d'agrandissement.
Dans l’échelle des ouvertures (2 - 2,8 - 4 …. 11 - 16 - 22), les premiers nombres correspondent aux diaphragmes les plus ouverts et les derniers, les plus grands, aux diaphragmes les plus fermés. Ouvrir ou fermer le diaphragme est synonyme d’ouvrir ou fermer l’objectif. On diminue la profondeur de champ en ouvrant l’objectif et on l’augmente en fermant l’objectif.
Ce faisant, les automatismes de l’appareil réagissent en diminuant ou en augmentant le temps de pose. Il y a évidemment un risque de bougé si celui-ci devient trop long ; un pied photo peut pallier les bougés de l’opérateur mais malheureusement pas l’effet du vent. Avec les appareils numériques, on a aussi la ressource d’augmenter la sensibilité avec le réglage ISO, mais là encore avec un inconvénient, à savoir l’apparition de bruit dans l’image si on y va trop fort.
A diaphragme égal, on augmente la profondeur de champ en s’éloignant du sujet ou en diminuant la focale (si on a un zoom), mais évidemment, le sujet devient plus petit dans l’image. Dans les deux cas, ce qui se passe est que le rapport d'agrandissement (le grandissement) diminue, et que c'est le 2ème facteur dont dépend la profondeur de champ ; à diaphragme inchangé, celle-ci augmente si ce rapport diminue et inversement. Quand on travaille avec un zoom, on ne gagnera donc rien sur ce plan à choisir les focales courtes. Par contre, ce qui changera est qu’on devra s’approcher plus près du sujet et que les effets de perspective seront augmentés : à vous de choisir.
Si vous avez un réflex, l’image que vous allez prendre n’aura généralement pas la même profondeur de champ que ce que vous voyez dans le viseur. En effet, votre objectif est grand ouvert lorsque vous cadrez, mais il va se fermer au moment de la prise de vue selon ce que lui dictera le posemètre automatique incorporé à l’appareil — ou la valeur du diaphragme que vous avez choisi si vous travaillez en mode de priorité à l’ouverture. Le résultat est que si le diaphragme se ferme suffisamment, certains éléments indésirables que vous n'aviez pas vus dans le viseur (parce que trop flous à pleine ouverture) peuvent devenir suffisament nets pour devenir gênants. Autrement dit, la photo que vous allez prendre n’est pas l’image que vous avez dans le viseur. Pour éviter ce genre de surprise, il faut se servir du testeur de profondeur de champ qui doit équiper tout reflex digne de ce nom, c.à.d. généralement un bouton qui force la fermeture le diaphragme à sa future valeur pendant même que vous visez. Bien entendu, l’image s’assombrit, parfois très fortement, mais il faut s’y faire ; le but n’est pas de tenter d’avoir un avant-goût de la splendeur de votre future image, mais de juger jusqu’où augmente la zone de netteté et de voir si des élément inattendus ne se découvrent pas dans le fond de l’image.
Autant que je sache, le viseur électronique des bridges travaille avec le diaphragme à sa valeur définitive, mais la résolution de ce viseur est trop faible pour bien juger de la profondeur de champ. Il en va de même pour le moniteur externe (bridges et compacts) ; tout au plus devrait-on pouvoir déceler les éléments indésirables sur le fond de l’image… si une lumière ambiante trop forte n’écrase pas ce qu’on voit sur cet écran.
Toujours sous la réserve de cette lumière ambiante, on peut néammoins examiner la netteté de l’image après coup : il suffit d’afficher l’image qui vient d’être prise et de zoomer dessus. Ça marche aussi pour les réflex numériques, mais ce n’est tout de même pas une procédure très commode.
Il est important de maîtriser l’endroit de l’image où on fait le point. Certains compacts n’en font hélas qu’à leur tête. Avec les réflex, il est souhaitable de pouvoir corriger à la main la focalisation de l’objectif, soit par un mode spécial de l’autofocus, soit en passant carrément en mode manuel.
Le focus stacking consiste à réaliser une série de prise de vues avec des mises au point décalées, obtenues soit en tournant la bague de mise au point, soit en plaçant l'appareil sur un chariot qu'on déplacera légèrement à chaque fois. Ces images sont ensuite confiées à un logiciel qui calera les images les unes sur les autres (cela implique de recadrer et de redimensionner) et qui ne retiendra que ce qui est net dans les diverses images.
Ce logiciel peut être un logiciel indépendant, comme CombineZ (gratuit) ou Helicon Focus dans le monde Windows ou Zerene Stacker (multi-plateforme). On peut aussi utiliser Photoshop (CS5 ou CS6):
Et bien entendu, il vous appartiendra ensuite de faire les retouches finales sur l'image ainsi obtenue.
Exemple d'image en focus stacking. Passer la souris sur l'image pour voir l'une des images brutes (pourtant prise à f/11)
Avec les reflex argentiques, il était conseillé de faire la mesure de la lumière en se rapprochant du sujet tout en conservant la mise au point dessus. On pourrait en faire autant avec les appareils numériques et leur possibilité de mémoriser l’exposition, mais il sera généralement plus facile de prendre tout de suite une image avec votre mode de mesure favori (matriciel, centré, spot…), puis de contrôler l’histogramme, et, plus spécialement, de vérifier qu’il n’y a pas de surexposition sur le sujet — à éviter absolument. La plupart des appareils ont un menu de contrôle où les zones surexposées clignotent ; ça se verra même si le soleil est très gênant. Eventuellement, refaites une prise de vue après avoir demandé une correction d’exposition (et n’oubliez pas celle-ci pour les photos qui vont suivre).
Attention, les mesures matricielles des marques les plus réputées sont parfois prises en défaut par la répartition des ombres et des lumières dans une macrophoto. Vérifiez le résultat et corrigez si ça ne va pas. Rien ne presse en macrophoto de fleur !
Ne sous-exposez pas volontairement pour autant, il faudra rattraper ça sous Photoshop et ça équivaut à augmenter les ISO : ça fait monter le bruit.
Un matériau translucide très efficace pour fabriquer un
diffuseur est le plastique des sacs que différents commerces
proposent pour emballer vos achats, lorsqu'il n'y a rien d'imprimé
dessus. Il y a souvent une moitié du sac qui reste vierge, et
parfois les deux, comme ceux dont je me suis servi, distribués par
les magasins Leclerc (pub non rétribuée). L'image
ci-après montre l'effet de la diffusion par ce matériau.
Une seule épaisseur suffit à casser la netteté des
transitions ombres-lumières mais n'augmente pas sensiblement la
lumière dans les parties ombrées ; il faut deux
épaisseurs pour cela. Va pour deux épaisseurs !
Ce plastique absorbe très peu : les trois images ont été prises à la file avec le même diaphragme, les deux premières au 1/320 sec, la dernière au 1/250 sec.
L'image ci-contre montre comment s'en servir pour fabriquer un diffuseur
de fortune pour la macro. Il s'agit simplement de deux plaques de cartons dans
lesquelles j'ai découpé un trou de 25x25 cm et entre
lesquelles j'ai coincé les deux feuilles de plastique, le tout
étant agrafé sur les côtés. Ce n'est
évidemment pas d'une folle élégance, c'est assez
fragile, mais ça ne coûte presque rien et ça
marche très bien.
Il y a de nombreux sites internet de bon conseil pour la macrophoto, comme par exemple NaturePixel de Cédric Girard, ou bien Aube-Nature de Gérard Thérin.